The Elder Scrolls V Skyrim, paru en 2011 sur les consoles d’époque, est revenu fin 2016 faire un tour sur consoles next gen dans une belle version remastérisée du plus bel effet. Puis, lors de l’annonce de la Nintendo Switch, ce Skyrim a été aperçu dans des vidéos de présentation de la nouvelle née de Nintendo. Étonnant, il était alors légitime de se poser des questions sur un tel portage comme par exemple si la Switch était vraiment capable de faire tourner tout Bordeciel entre les mains mais aussi sur TV, sans souffrir. Le jeu étant récemment sorti, avec déjà plusieurs heures au compteur en compagnie de mon archer Khajiit, je peux maintenant vous en parler. Préparez des tenues chaudes et un équipement de circonstance car nous allons partir vers une contrée nordique de Tamriel habitée par des dragons légendaires, je veux bien sûr parler de Bordeciel.

 

La partie commencée, une fois un premier temps de chargement assez long, ce qui saute évidemment aux yeux est bien sûr le graphisme. En mode console portable, c’est tout simplement magnifique et bluffant pour un jeu de ce genre et ça reste plutôt joli et carrément correct sur le dock. Ce qui nous surprend également est la fluidité exemplaire du titre, ça répond au doigt et à l’œil, c’est d’une fluidité constante tout le temps, c’est vraiment surprenant ! Pourtant il m’est arrivé d’avoir à l’écran un dragon, plusieurs pnj, mon compagnon et mes invocations et aucun ralentissements à signaler ! Ce portage de ce titre mythique est vraiment une tuerie, je dirais même en allant plus loin que la Switch malgré l'impasse faite sur des graphismes de la mort qui tue, est l’écrin idéal pour accueillir ce joyau du jeu vidéo.

 

Tout Bordeciel dans ta Switch, mon gars 

Soyons clair :Avec cette édition, vous avez toute l’expérience Skyrim avec vous partout, quand vous voulez et ça a quelque chose de magique. En plus du jeu de base, vous avez l’intégralité des trois dlc parus mais vous n’avez pas par contre, l’accès aux mods de la communauté. Personnellement, je m’en tamponne complètement car l’expérience originale est suffisamment copieuse. A vous de voir si cela a un impact ou non. Je préfère néanmoins vous signaler que seules les voix anglaises sont comprises dans la cartouche mais il est possible de télécharger gratuitement les voix françaises sur le shop pour environ 2 GO.

Cette version Switch ne propose rien de nouveau à part du motion-gaming avec les deux joycons (ce qui est dispensable pour un tel jeu, soyons honnête) et des vibrations plus précises je trouve, liées à la technologie HD Rumble de nintendo. Plus intéressant par contre, la possibilité « d’amiiboter » une fois par jour plusieurs amiibos dont certains comme les Link peuvent vous octroyer des bonus intéressants liés à l’univers de The Legend of Zelda. En effet, vous « amiibotez » via votre onglet pouvoirs pendant le jeu ce qui fait apparaître un coffre renfermant du loot aléatoire. Si les amiibos Link vous permettent d’obtenir des choses intéressants comme la tenue du Prodige, Excalibur et le fameux bouclier Hylien, les autres amiibos issus de différentes séries vous apportent du loot moindre comme de la nourriture ou de l’or.

Quoi qu’il en soit, si vous avez quelques-uns de ces attrape-poussières onéreux, il est toujours sympa de les scanner chaque jour pour leurs petits bonus. Hormis les amiibos et le motion-gaming rajoutés à cette version de Skyrim, rien à signaler de nouveau.

Concernant par contre l’aspect technique du jeu, je dirais que cette version Switch se situe à mi chemin entre les versions PS3/XBOX360 et les dernières versions PS4/ONE. Par exemple, on bénéficie ici de certains effets graphiques venant de l’édition remastered de 2016 tout en gardant des textures de l’édition originale de 2011. On voit notamment les différences avec le traitement de l’eau, les nappes de brumes et des effets solaires aux couleurs plus chaudes. Bref, je trouve les teintes moins grisâtres et plus colorées ici. C’est surtout en se rapprochant des éléments du décor que l’on constate que les textures ont morflé, cela est dû je pense au fait de vouloir à tout prix garder une fluidité constante en évitant de bouffer de la mémoire avec des meilleurs rendus graphiques. Ce portage a été fait intelligemment je trouve, car le jeu reste très beau (alors qu’il date de 2011!) et est surtout très jouable. Petit bonus, les temps de chargement sembles avoir été écourtés ce qui n’est pas négligeable.

Lorsque j’y joue, j’ai vraiment ce sentiment d’avoir l’expérience ultime de Skyrim entre les mains, le côté hybride de la Switch changeant complètement la donne.

Bravo Bethesda pour cet excellent portage qui ne se fout pas de la gueule du monde à part à la rigueur, la boulette du téléchargement supplémentaire concernant les voix françaises.

 

De Morrowind à Skyrim en passant par Oblivion

Étant exclusivement un joueur console, j’ai découvert la série des Elder Scrolls avec l’épisode Morrowind paru sur XBOX première du nom. J’ai complètement accroché à cette vision différente du jeu de rôle malgré des raideurs dans l’animation et un traitement graphique particulier qui pouvait paraître relativement austère aux quidams. J’ai toujours eu du mal avec les JRPG et j’avoue préférer l’approche plus occidentale et pour le coup plus immersive des Elder Scrolls avec leurs combats en temps réel et leur vue à la première personne. C’est surtout avec Oblivion sur PS3 et XBOX 360 que j’en ai pris plein la tronche et que l’amour pour cette série s’est avéré être bien réel. J’ai tout adoré dans Oblivion, sans exception. A la sortie de Skyrim, je n’avais plus de consoles de salon car j’avais eu plusieurs mésaventures avec celles-ci et de plus, l’aspect graphique relativement froid de cet opus me rebutait et m’empêchait de franchir le pas concernant donc un hypothétique ré-investissement afin de pouvoir me relancer dans ce dernier Elder Scrolls.

Préférant jouer sur console portable comme les Vita et 3DS, je n’étais pas prêt de débarquer en Bordeciel jusqu’à la venue de cette curieuse et intrigante Nintendo Switch.

Je ne vous cache pas que dès que ce Skyrim Switch s’est montré disponible à la précommande à moins de 50€, je me suis jeté dessus et bien mal m’en a pris!

 

Bethesda enfin sur Nintendo

C’est la première fois qu’un épisode de la série des Elder Scrolls débarque sur une console Nintendo, ce qui n’est pas rien ! Lors de la période WiiU, quand les éditeurs tiers étaient encore présents, j’espérais pouvoir enfin voir débarquer un des fameux titres de Bethesda mais ce fut hélas, en vain. La Switch faisant un carton partout dans le monde, avec déjà une pléthore de jeux au catalogue (malheureusement la majorité en dématérialisé et beaucoup moins en boîte), l’hybride de Nintendo n’ayant même pas encore un an d’existence, rameute déjà les éditeurs tiers et parmi cela, Bethesda. Studio connu et reconnu pour la qualité de ses jeux, cet important acteur du milieu a apparemment choisi de miser sur la Switch ce qui n’est pas pour nous déplaire, loin de là !

Outre Skyrim, il est à noté qu’une autre de leur œuvre existe depuis peu sur Switch, il s’agit bien évidemment de Doom.

Mais pour l’heure, parlons de Skyrim car c’est ce qui nous intéresse ici.

 

Enfant de dragon, tu seras

Je ne vous ferais pas l’affront de vous raconter le pitch de ce Skyrim car depuis le temps, tout le monde le connaît. Sachez juste que comme dans les autres épisode de la série des Elder Scrolls, vous apparaîtrez rapidement comme étant le héros unique que tout le monde attendait. Ici, vous ne serez pas le Nérévarine ou autre élu des dieux mais l’enfant de dragon, celui qui absorbe les âmes de ces bestioles légendaires et qui est le seul à pouvoir utiliser leurs cris légendaires. Les dragons ayant pourtant disparus de cette région de Tamriel nommée ici Bordeciel, ils reviennent de nouveau semer la terreur pour une raison inconnue. A vous de faire votre chemin en suivant (ou non!) la quête principale afin de lever le voile sur cette affaire.

Comme dans les autres opus de la série, après une petite cinématique d’introduction vous serez invité à choisir votre race et nommer votre personnage. Vous ne choisissez plus votre classe dans cet Elder Scroll, c’est votre façon de jouer qui va définir celle-ci. Vous avez beaucoup de possibilité pour façonner l’aspect de votre perso qu’il soit nordique, elfe, khajiit ou encore bréton. Plusieurs races sont disponibles, vous finirez forcément par trouver celle qui vous conviendra le mieux et qui correspondra à votre manière de jouer. Que vous préférez l’approche frontale ou l’utilisation de la magie, de nombreuses possibilités s’offrent à vous. Sachez tout de même que certaines races ont plus d’affinité dans certains domaines que d’autres comme par exemple le fait qu’un khajiit aura un bonus d’archerie et de furtivité par rapport à un orc par exemple.

Quoi qu’il en soit, c’est à chacun de faire « son Skyrim » puisqu’il est possible de faire tout ou presque dans ce jeu, c’est ce qui le rend si formidable. Libre à vous de devenir guerrier, voleur, alchimiste, chasseur, commerçant, forgeron… Libre à vous de suivre la quête principale ou de rejoindre une des nombreuses guildes de Bordeciel dont les quêtes, une fois validées, outre de l’équipement spécial, peuvent vous octroyer certains bonus intéressants… Qui a dit loup-garou ?

C’est assez compliqué de parler de Skyrim en fait car l’expérience de jeu varie selon les personnes, selon leurs faits et gestes. Ajouté à ces possibilités de jeu quasi infini la présence des trois extensions, le jeu offre un contenu tout bonnement gargantuesque.

 

C’est l’histoire d’un archer khajiit…

Compte tenu de la particularité de cette œuvre, le mieux pour en parler et de raconter une expérience de joueur, en l’occurrence la mienne :

Préférant l’aspect furtif et sournois, j’ai toujours joué un elfe des bois dans les précédents Elder Scrolls. J’ai, cette fois-ci pour ce Skyrim, choisi un khajiit qui se montre intéressant pour ses prédispositions en archerie et furtivité. Les armes de corps à corps ne m’intéressant pas plus que ça, le bonus de combat à mains nus du khajiit est cependant non négligeable car il possède des griffes ce qui lui confère un petit plus lorsqu’il n’a pas d’arme.

Tout en armure légère, de cuir avec capuche et bonus de furtivité, équipé de deux arcs magiques dont un qui donne des pénalités magiques ou de vigueur à l’ennemi tandis que l’autre est un arc de capture (c’est à dire un arc qui permet de capturer les âmes des ennemis en les enfermant dans des gemmes ; gemmes qui permettent alors de recharger ses armes magiques), mon archer khajiit frappe alors dans l’ombre tuant le plus souvent en un coup sa proie. Si celle-ci survit, il invoque un atronach de feu ou autre monstruosité puis fonce au corps à corps toutes griffes dehors. Illia son compagnon mage s’assurant pour finir, que la cible soit totalement hors d’état de nuire en l’arrosant copieusement de sorts de glace mortels.

C’est un exemple de rôleplay que vous pouvez aborder avec votre personnage, les possibilités comme vous le savez déjà étant multiples. Pour ma part, ce style de jeu me convient parfaitement et bien que je suive la quête principale, je ne peux m’empêcher d’entreprendre d’autres missions qui peuvent conférer des bonus intéressants comme par exemple la quête de la bague d’Hircine ou encore les demandes du Jarl d’Epervine, qui amènent à terme la possibilité de devenir thane, d’embaucher un huscarl ainsi que la possibilité de devenir propriétaire d’un terrain, surtout d’une demeure à construire et à aménager. Si dans mon aventure, la guerrière nordique Lydia de Blancherive m’accompagne le plus souvent, je l’ai laissé récemment dans ma maison « douce brise » me permettant de me consacrer à l’autre pnj qu’est Illia. Un mot concernant Illia la magicienne de glace cependant, il semblerait d’après ce que j’ai pu lire un peu partout que ce compagnon soit buggé. En effet, si vous lui demandez de vous accompagnez, c’est très bien mais ayez à l’esprit que si vous ne voulez plus de ses services, même si selon ses dires, elle retourne chez elle (en l’occurrence là où vous l’avez trouvez c’est à dire à la tour Clair-obscur) et que vous retourniez là bas par la suite, elle n’y sera pas ! Illia aura tout bonnement disparu de Bordeciel ! Le mieux à faire si vous voulez qu’elle vous accompagne et que vous ne voulez plus de ses services à un moment du jeu, je vous conseille de soit vous marier avec elle ou alors de devenir son thane et de l’embaucher comme huscarl dans une de vos propriétés. Ainsi la coquine ne s’évaporera pas mais en revanche, elle ne pourra plus vous accompagner dans vos aventures.

 

Bilan de ce « vieux » Skyrim en mode nomade

Ce portage du jeu culte de Bethesda sur Switch est bien sûr une grosse tuerie et même pour ceux ou celles qui ont déjà écumé les terres de Bordeciel, je leur recommande l’achat pour l’attrait que ce hit représente dans cette version transportable. Comme écrit plus haut, les graphismes sont top en nomade comme sur TV, la jouabilité est nickel et les musiques qui sont justes énormes sont toujours aussi chouettes. Il y a bien quelques bugs à la Bethesda ici et là mais rien qui n’entache réellement l’expérience de jeu proposée qui est ici je le répète, monumentale. Le seul reproche que je pourrais faire à cette version, outre le fait de devoir encore charger la misérable mémoire de sa Switch avec un fichier de près de 2GO pour la langue française, pourquoi ne pas avoir ajouter un mode multi offline local ou en réseau local? Q'un deuxième joueur puisse contrôler un pnj par exemple aurait été sympa. Je ne sais pas ce qu'ils ont les gens à ne mettre que du monde ouvert solo, c'est quand meme d'un pénible! M'enfin bon, on échappe par contre ici à cette cochonnerie de jeu en ligne qui saborde l'offline dans les jeux actuels. Skyrim reste sinon fidèle à lui même, toujours sans un lock auto ou manuel qui se serait montré bien pratique lors des affrontements, ses petits bugs de collision souvent drôles ici et là, une bande-son magnifique composée toujours par le très bon Jeremy Soule et une aventure gigantesque et prenante pour tout aventurier qui aurait la volonté de découvrir tous les secrets que renferme Bordeciel. Concernant l’objet en lui-même, la version boîte existe et heureusement encore, mais toujours pas de notice et surtout même pas de carte alors que la version remastered PS4 possédait une carte de Bordeciel ! Bref, à part ce foutage de gueule actuel qui continue sur les versions boîtes, rien d’autre à rajouter, le jeu étant déjà plus que parfait dans l’état.

Pour faire le parallèle avec un certain Breath of the Wild, j’ai souvent parlé concernant les mondes ouverts, d’une sorte de solitude et ou d’une impression de vide. Si dans le dernier Zelda j’ai également ressenti cela après quelques heures de jeu, bizarrement avec Skyrim, je n’ai pas eu ce sentiment. Je pense que cela est dû aux pnj qui peuvent vous accompagner et rendent la progression plus sympa pour le coup, sans compter les éléments aléatoires du jeu comme les attaques de brigands et surtout les apparitions des dragons. Concernant ces derniers, il m’est arrivé très récemment lors d’une balade dans la petite bourgade boisée d’Epervine, de voir carrément débarquer un dragon dans le village ! Ce fut épique, je vous laisse imaginer. A titre de comparaison encore une fois, les quêtes sont quand même variées et certaines sont même très surprenantes!

Pour terminer, mon choix du jeu Switch de l'année penche clairement pour les terres de Bordeciel qui sont riches et intéressantes à écumer bien qu'elles datent de 2011, sans oublier cette ambiance moyenâgeuse fantastique qui vous prend aux tripes avec ses graphismes réalistes. Skyrim, malgré son âge avancé, est pour moi encore le meilleur action/rpg que j’ai joué et représente une oeuvre majeure du jeu vidéo où la frontière avec l'art n'a jamais été aussi mince au vu du travail d'orfèvre accompli sur ce chef d'oeuvre. Ne l'ayant pas fini, je ne peux pas encore lui mettre une note mais si je devais le faire aujourd'hui après déjà une cinquantaine d'heures de jeu, ce Skyrim aurait un joli 19/20.

Quoi que l'on dise ou que l’on pense, il faut bien admettre que le Dovahkiin traverse les âges  avec aisance et se montre toujours aussi… Puissant.

 En bonus, une p'tite vidéo de mon archer Khajiit :

 

Adrinukem B-]